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RICHARD TRACHSLER, Du côté de la littérature. «En regardant vers le païs de France» [14-32]

De façon souterraine, mais indéniable, la littérature médiévale entretient avec le folklore des rapports. Ce constat oblige le médiéviste, quand il essaie de comprendre un texte, à choisir entre Scylla et Charybde, entre le risque de ne pas creuser assez profond pour privilégier le texte en sa surface, ou, au contraire, de creuser trop profond et de traverser, dans son voyage vers la source, le texte sans se soucier du texte. La tradition universitaire française a très tôt opté pour la première solution, faisant de l’«étude littéraire» la pierre angulaire du système. C’est des raisons et des conséquences de ce choix qu’il est ici question. Étant donné le poids historique de la France dans le domaine de la littérature française du Moyen Age, ce problème déborde largement le cadre de l’Hexagone; il dépasse de même le cadre de la littérature médiévale puisqu’il engage aussi l’histoire des institutions et des courants théoriques de toutes sortes.


Medieval literature and folklore are undoubtedly but mysteriously linked. In order to understand their texts, medievalists thus sometime have to make a difficult choice and decide on whether they examine the “literal” surface of the texts or aim at the “source” that contains the “original meaning”. From its beginnings, the French tradition has always preferred the first of the two options. This present article deals with the reasons and consequences of this choice. The issue is neither a strictly French one, nor does it concern exclusively the field of medieval literature, but also involves the history of institutions and various trends in literary criticism.

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